ROBERT NOWOSAD COUTURIER

Petit Dictionnaire De La Mode

Acétate
L’acétate est une fibre artificielle d’origine végétale. Semblable à la soie, cette matière infroissable et résistante est surtout utilisée dans la confection de lingerie fine, foulards, cravates et doublures.


Aiguilles

 

Le Petit Larousse la définit ainsi : "petite tige d'acier trempé et poli, dont une extrémité est pointue et l'autre percée d'un trou (chas) pour passer le fil". On trouve deux grands types d'aiguilles : les aiguilles à main dont font partie les aiguilles à coudre, à marquer, à repriser, à tapisser et les aiguilles pour machine à coudre.
Leur histoire est curieuse et presque aussi vieille que le monde. Les anciens se servaient d'arêtes de poissons ou de fines tiges de bois percées. C'est vers 1350, que l'on fabriqua les aiguilles dans la ville de Nuremberg qui se spécialisa, pendant près de 2 siècles, dans cette production. On découpait, à l'aide de ciseaux, des morceaux de fil d'archal dont une extrémité était taillée en pointe et l'autre aplatie où l'on pratiquait une ouverture. Puis les industriels anglais créèrent des ateliers de fabrication et leurs aiguilles eurent beaucoup de succès en raison de la qualité de l'acier utilisé. En France, ce n'est que vers 1819 que furent fabriquées les premières aiguilles à l'Aigle.

All-over Print
All-over Print vient de l’anglais et signifie «partout». Ce terme désigne des motifs couvrant toute la surface d’un vêtement.

Androgyne
Le terme «androgyne» désigne l’association de caractères féminins et masculins. Dans la mode, le style androgyne se définit par l’utilisation simultanée de coupes, tissus et détails issus de la mode masculine et féminine.

Ankle boots
Le terme «ankle boots» désigne des bottines s’arrêtant au niveau de la cheville.

Applications
Les applications sont des décorations brodées, collées ou cousues, telles que les broderies, boutons et insignes.

Bandana
Le petit foulard carré des pêcheurs d’Italie et du sud de la France, était devenu un accessoire de mode dans les années 50 et est aujourd’hui encore très populaire.

Blanc cassé
Le blanc cassé comprend toutes les teintes de blanc légèrement coloré. Le blanc-gris et la couleur crème en font également partie.

Les Bas

Au départ, le bas tel qu'on le connaît n'existait. On portait alors des espèces de caleçons en tissu enveloppant le pied.
Le bas à proprement parler a fait son apparition en 1954 lorsqu'un Anglais, William Rider, eut l'idée de confectionner un caleçon en séparant le haut du bas, et en tricot. Les bas étaient généralement réalisés en soie et étaient d'un grand luxe. C'est Henri II, en France, qui en porta le premier pour le mariage de sa soeur Marguerite en 1569.
   Le bas tricoté mécaniquement est arrivé avec l'invention du métier à tricoter les bas vers 1589. L'invention de ce métier serait dû encore à un Anglais, William Lee, mais rien n'est moins sûr. Ce métier arriva en France en 1600. Les premiers métiers ne fournissaient que des bas unis mais très vite fut fabriqués des bas à motifs, chinés, à côtes ou à fleurs.
Aux bas de laine, succédèrent à paritr de 1685, des bas en fil de coton que l'on appelait "bas de Barbarie", de couleur blanche ou chinés. Sous la Révolution, la couleur changea et on ne porta plus alors que des bas noirs.
Il faut arriver aux années 30, où les premiers bas nylon sont mis en vente aux Etats-Unis. Ils eurent un tel succès que le nylon devint synonyme de bas et que 64 millions de paire furent vendus en une année dans tout le pays. La deuxième guerre mondiale mettra fin momentanément à la production de bas en nylon. Il réapparut à la fin de la guerre et à nouveau rencontra un succès foudroyant, provoquant d'incroyables files d'attente devant les magasins.
Vers 1950, apparaît le bas sans couture, décliné dans plusieurs couleurs et plusieurs finesses. Le nylon devenant moins cher, le bas devient plus accessible.  
Les années 60 verront son déclin. L'arrivée de la mini-jupe lui fera préférer le port du collant.

 Le Bikini

  
Les archéologues, à partir des années 1920, ont mis à jour, dans la villa de Casale en Sicile, des mosaïques représentant des femmes jouant en bikini.
 

Le bikini est un petit maillot de bain féminin deux pièces composé d'un slip qui dévoile le nombril et d'un soutien-gorge. En 1946, s'inspirant du nom de l'atoll de Bikini où eut lieu le premier essai nucléaire américain, un fabricant de maillots de bain français, Louis Réart, lance un maillot de bain "révolutionnaire" du même nom et dépose un brevet.
Il s'inspire alors de la création d'un autre français, Jacques Heim, qui en 1932 lança "Atome", un maillot de bain deux pièces au slip plus grand et légèrement bouffant.
   Ce vêtement transforma radicalement la tenue de plage et provoqua à l'époque un énorme scandale : en Italie, en Espagne et en Belgique, le bikini fut immédiatement interdit de séjour sur les plages ! Le caractère scandaleux du bikini tient à la nouveauté des deux pièces séparées, qui mettent en avant la poitrine tout autant qu'elles dévoilent le ventre. Cette nouvelle forme du costume de bain étonne également parce que, tout à coup et de manière explicite, maillot de bain et sous-vêtement féminin ne se différencient plus que par le choix des tissus, le motif et la couleur.
   Avant qu'elle ne soit ainsi libérée, l'image du corps, relayée par les médias, restait très rigide : les maillots de bain avec des armatures baleinées, des jupettes et des renforts en mousse de Nylon étaient photographiés en studio, sur du faux sable, dans des poses statiques. Dans ce contexte particulier, le bikini apparaît comme un accessoire idéal pour "normaliser" le dévêtu. Le bikini représente alors une aubaine publicitaire que de jeunes actrices comme Brigitte Bardot ou Jane Mansfield manipulent avec brio !
   Adopté par les stars de cinéma, le bikini devient le principal vêtement de l'été des années 1950. Immortalisé sous l'aspect du balconnet en vichy rose, il devient synonyme de séduction et de sex-appeal. Le bikini participe ainsi au façonnage de l'imaginaire fantasmatique du sex-symbol. Il adopte des motifs et des matières insolites qui tentent de retenir l'attention : l'actrice Diana Dors fait une apparition au festival de Venise en 1955, vêtue d'un maillot de bain vison, tandis que Jane Mansfield affiche des maillots peau de bête.
  On reconnaît facilement que l'histoire du bikini n'est pas tant l'histoire d'un vêtement que celle de l'évolution de la morale moderne. Il faudra pourtant attendre 1965 pour que le magazine Marie Claire fasse faire des photographies en pleine nature, envoyant ses photographes aux Bahamas, à la Martinique - retour vers ces îles qu'évoquait le mot "Bikini". A l'orée de l'an 2000, le bikini n'a pas perdu de sa vitalité et il a encore de beaux jours devant lui..

Le Bouton

Button-Down
La chemise à col button-down (col boutonné) est dénommée ainsi en raison des extrémités du col, fixées à la chemise par de petits boutons.

Nous ne voyons guère un vêtement sans un bouton, que ce dernier soit utilitaire ou n'intervienne comme ornement du vêtement. On ne peut le faire remonter à l'origine du costume et il faut constater que même à la préhistoire, l'homme a songé à attacher ses vêtements. Si les fabricants de boutons s'affranchissent vers la fin du XIIIème siècle, ce n'est qu'au XVème et XVIème siècles que l'industrie du bouton s'est vraiment implantée en France et devient florissante.
  M. Albert PARENT, dans son livre "le bouton à travers les âges" nous apprend que, si au cours du XIVème siècle, le bouton avait pris place dans les objets utiles, il devint vite un ornement. La mode favorisa son développement. Les pourpoints des seigneurs comptaient jusqu'à 38 boutons garnis de boutonneries cousues avec des soies de couleur ou avec des boutons d'or, d'argent et de perles. Sous Henri III, toutes les parties du costume portaient des boutons : manches, épaules, haut-de-chausse. Au XVIIème siècle, le bouton devient moins décoratif : il retrouve son rôle utilitaire de par la sobriété du costume.
    Par la suite de mesures prises par Colbert pour rénover l'industrie française, de nombreuses manufactures de boutons apparaissent en France notamment pour la fabrication des boutons estampés dont l'usage se répand et des boutons de soie. Ils sont très prisés par l'étranger. Malheureusement, à la révocation de l'Edit de Nantes, une grande partie des boutonniers fuient pour l'étranger, notamment en Hollande, Angleterre et Prusse. Les passementiers-boutonniers reçoivent alors le monopole de la fabrication des boutons recouverts de fil. En 1735, les drapiers et les merciers fabriquent des boutons recouverts de drap, plus solides et moins chers, mais en 1736, une ordonnance royale interdit la fabrication de ces boutons. Les années passant, de nouveaux ateliers s'ouvrent et la production du bouton atteint son apogée au moment de la révolution. La première exposition de boutons a lieu en 1798. Par la suite, la fabrication du bouton va végéter par un caprice de la mode.
   Dans la deuxième partie du XVIIIème siècle, des boutons miniatures apparaissent. Ce sont de "petits cadres ronds, dont le diamètre atteint les dimensions des écus de 6 livres". Mais il faut arriver aux environs de 1838 pour un nouvel accroissement de l'industrie du bouton. Sous le second Empire, au moment de l'exposition de 1855, la fabrication est en plein rendement, notamment pour les boutons de métal destinés aux uniformes et les boutons d'étoffe montés mécaniquement. Des améliorations techniques remplacent la soudure par le rivage des queues. Après être devenue une des spécialités de la France et avoir occupé une des premières places sur le marché mondial, l'industrie du bouton connut, entre les deux guerres, des difficultés : diminution des exportations et forte concurrence étrangère sur le marché national (Allemagne, Italie et Japon). Ces difficultés n'étaient pas dues à un retard technologique mais au prix de la matière première : nacre, corozo, os.
    Le rôle du bouton est toujours aussi important de nos jours. De toutes les formes : carré, cylindrique, en forme de fleur, d'animal, de fruit, de personnage, etc. , à deux, quatre trous, à queue, utilisé pour une fonction utilitaire ou décorative, il est rare que l'on conçoive un vêtement sans lui.

Le saviez-vous ?

Les boutons masculins sont toujours sur la droite du vêtement parce qu’en d’autres temps, l’homme se devait de garder la main droite disponible dans le cas d’une attaque offensive. La femme n’ayant pas ce souci, les boutons féminins étaient placés sur la gauche du vêtement. Bien que les attaques offensives en pleine séance d’habillage soient moins probables de nos jours, les boutonnières demeurent encore confectionnées de cette façon.

 

Les collectionneurs de boutons sont des fibulanomiste ou fibulanophiliste. On nomme leur collection fibulanomie.


Les Bretelles

 
 

   Si l'usage de la bretelle et sa fabrication semblent remonter à Henri III, ce n'est que sous la révolution qu'elle a véritablement été inventée et sa mode s'est surtout développée au cours du XIXè siècle jusqu'à nos jours. Cependant, c'est après la guerre de 1870, que la bretelle prit vraiment son essor.
Les premières bretelles étaient rigides, en drap pour la "bretelle ouvrière", en cuir bien souvent pour la  bretelle dite "bourgeoise". Elles étaient réalisées manuellement.     Les premiers métiers à fabriquer les bretelles étaient en bois et furent mis au point par deux français de Rouen, Duval et Gosse. En 1826, un autre français, Antheaume, qui n'était qu'un tisserand, a imaginé les tissus "creux tubulaires." Il construisit un "métier à six bandes" qui, combiné avec l'utilisation de fils caoutchouc importés d'Angleterre, permit la fabrication de bretelles élastiques.
  A partir de ce moment-là, la bretelle a subi des modifications, surtout au niveau des attaches. Après la "bretelle russe" apparue aux alentours de 1836, lui ont succédé, le "va-et-vient" bientôt remplacé par un autre système appelé "chevalet". En 1850, apparaît la "bretelle rétrécie" et plus tard, des pattes élastiques, les "Mikados", trouvèrent la faveur de l'utilisateur.
    Depuis lors, cette industrie n'a cessé de réaliser de gros progrès, tant sur le plan de la fabrication que sur celui de la création et, au gré des modes, elle a pu se transformer en véritable ustensile de décoration.


La Ceinture
     
   Portée depuis l'Antiquité, la ceinture a toujours été chargée d'un certain sens érotique ; longtemps, le mari a accompli le soir des noces le geste symbolique de dénouer la ceinture de son épouse. La ceinture marque la séparation entre le haut et le bas du corps - entre le pur et l'impur.
  C'est dans cette dichotomie que l'expression "au-dessous de la ceinture" trouve son origine. Au départ, le "dessous de la ceinture" désignait aussi la mendicité, par allusion à l'aumônière où l'on rangeait les pièces de monnaie, laquelle se portait à la ceinture et pendait au-dessous. Les expressions courantes "faire ceinture", "se serrer la ceinture" rappellent la fonction d'ajustement à la taille de celle-ci. 
     La ceinture est une bande d'étoffe, de cuir ou de métal portée afin de maintenir un vêtement autour de la taille. Elle est alors utilitaire. Elle sert également de simple élément d'ornementation. La ceinture peut être pourvue d'un système de fermeture, nouée ou incrustée dans le vêtement. Le sens actuel du mot "ceinture" est assez éloigné de son sens d'origine : il désignait autrefois une longue bourse que l'on ceignait autour des reins. Ornée comme un joyau, notamment à l'époque mérovingienne, la ceinture se réduisit au début du XIVème siècle à une simple lanière d'étoffe ou à une cordelette nouée sur les hanches. Au XVIème siècle, on y suspendait toutes sortes de petits objets (miroirs, éventails, breloques, etc.). Puis ce fut la mode des ceintures rubans du milieu du XVIIIème siècle jusqu'à la Seconde Guerre mondiale.
   La ceinture a toujours joué, dans la mode, un rôle primordial pour structurer le vêtement sur le corps ; elle monte, descend, s'étrangle ou se relâche suivant les valeurs esthétiques dominant à une époque ou une autre. Ainsi, la ceinture bien en place et très serrée à la taille de la femme du "New Look" devient-elle, quelques quinze ans plus tard, portée bas et désinvolte sur les hanches. A l'aube du deuxième millénaire, la ceinture revient en force : c'est aujourd'hui la grande mode de la ceinture poche ou ceinture sac permettant de loger portables et autres objets, tandis que la ceinture lien (notamment sous la forme d'une bande de cuir) remet l'accent sur la taille.
    Il existe différents types de ceintures : la ceinture montée, bande d'étoffe double fixée à la taille d'un pantalon ou d'une jupe, sert à cacher les fronces et les pinces tout en les maintenant en place. La ceinture incrustée, quant à elle purement décorative, permet de réunir le haut et le bas d'un vêtement et n'a aucune fonction de maintien. Le ceinturon est une large ceinture en cuir. Il est généralement porté par les hommes, notamment par les militaires. Une martingale est une demi-ceinture formée d'un ensemble de deux pattes retenues dans les coutures latérales du vêtement et qui se boutonnent l'une sur l'autre au milieu du dos ou s'ajustent au moyen d'une boucle. La ceinture corselet est une large ceinture s'élargissant jusqu'au diaphragme en épousant les formes du corps.
 
Le Chapeau

    Le Petit Larousse définit le chapeau comme suit : "Coiffure pouvant avoir des formes très variées, avec ou sans bord, que l'on met pour sortir." Comme le vêtement, le chapeau est né du besoin de se protéger des intempéries, pour se garer du soleil, comme de la pluie ou du froid. D'utilitaire, il est devenu un moyen de se parer. Il fut cependant peu utilisé du moins jusqu'au XIIè siècle.
   Le chapeau, au départ fut pratiquement essentiellement une coiffure masculine. Dès le XIIIè siècle, on fabriquait des chapeaux en feutre pour homme. A cette époque, ne pouvaient être utilisés pour leur confection "que du feutre et de la soie de choix...". Les femmes portaient plus volontiers des bonnets, guimpes et voiles, ceux-ci étant indifféremment des coiffes portées à l'intérieur comme à l'extérieur de la maison.
    Il y eut quelques exceptions, la femme ne portait le chapeau que pour aller à la chasse. Ce n'est qu'à partir de la fin du XVIIIè siècle, au moment où les femmes portèrent "le chapeau de bergère" pour les promenades, puis les "bonnets de passe".
   Le XIXème siècle, voit l'explosion du chapeau en tant que coiffure féminine. Il fait alors l'objet de créations les plus délirantes. On le pare de fleurs, de plumes, de ruban, de fruits. De simple "bibi", il peut être un jardin, une coupe de fruits, un château... Suivant les saisons et les modes, il se porte très haut sur la tête ou au contraire il couvre la nuque. La coiffure masculine, pendant cette même période, s'assagit pour ne devenir qu'un "chapeau de bras". Il a délaissé ses ornements brillants et colorés d'avant le XVIIIè siècle qui ne seront conservés pour les coiffures militaires, ou plus généralement d'uniformes. 
    Car, comme un écusson sur un blazer ou même un drapeau, il peut être un signe distinctif d'une grande école, d'une administration, d'un régiment, voire d'une seule personne (ainsi le canotier de Maurice Chevalier). Pour la femme au siècle dernier, il est le symbole de la classe sociale et des bonnes convenances, seule l'ouvrière ose sortir dans la rue la tête découverte.
  Mais la libération de la femme, sa participation de plus en plus grandissante à la vie active, lui seront fatales. Il sera abandonné, tout comme le corset. On le trouve encombrant, voire ridicule. Il n'est plus guère porté que l'hiver, retrouvant là sa vocation première : se protéger du froid, ou l'été et lors de cérémonies officielles, ou lors de mariages.
 Quoi qu'il en soit, la période qui s'étend de la fin du XVIIIème siècle à 1960 vit le triomphe de cet accessoire.


LE SAVIEZ-VOUS ? LE BERET BASQUE EST BEARNAIS !

 
Le béret basque est une coiffure spécifiquement pyrénéenne et plus exactement béarnaise. Au Moyen-Age les gens du Bigorre, de la Sioule et du Béarn portaient tous le béret, y compris le clergé. Mais si la région de Caussade, située au nord de Toulouse, compte de nombreuses fabriques de chapeaux, pour les bérets il faut aller plus au Sud, vers les Pyrénées, en pays béarnais. Le Béarn, en effet, et non le pays Basque, où les premiers touristes français de 1936 ont pu découvrir la fameuse coiffure en se rendant sur la côte, et l'ont ainsi identifiée à un usage typiquement local. Grands voyageurs s'expatriant même souvent, les Basques ont également été les premiers à faire connaître le béret dans le monde entier, l'élevant au rang de symbole national, au même titre que la baguette, le vin, les parfums, le général De Gaulle et la Tour Eiffel (dans le désordre).
Coiffure d'abord tricotée et portée par les bergers, l'industrialisation du béret commence dès le XIXè siècle. Les entreprises prospèrent, en nombre et en résultat, jusqu'aux années cinquante et soixante, comme pour le chapeau. Oloron-Sainte-Marie, petite ville située à une trentaine de kilomètres au sud de Pau, a pu accueillir jusqu'à quinze entreprises.
 
PETIT LEXIQUE DU CHAPEAU :

         

BOLIVAR : Mode créée vers 1820. Il tire son nom du chapeau haut de forme à larges bords que portait Simon Antonio Bolivar qui, entré à Bogota en juin 1819, en devint le président et le dictateur militaire. On en créa un chapeau évasé qui devint un " bolivar ".

BORSALINO : Chapeau créé en 1857 par Guisepe Borsalino, de la maison Borsalino. C'est un chapeau de feutre qui fut très vite adopté par tous les élégants italiens.

CANOTIER : Chapeau à bords plats et étroits, le plus souvent en paille, qui fut adopté à la fin du siècle dernier par les adeptes du canotage. Coiffure masculine à l'origine, elle fut ensuite portée par les femmes.

CAPELINE : A l'origine chapeau de chasse féminin, c'est aujourd'hui une coiffe à larges bords, souvent en paille ou en matière légère.

CHARLOTTE : Coiffe d'intérieur qui recouvre entièrement la chevelure. Bordée de dentelle ou d'un volant, elle est réalisée dans des matériaux souples et légers (dentelle, tulle, ...).

FALUCHE : De velours noir, la faluche est le béret que portent les étudiants. Rarement portée de nos jours, elle était ornée de rubans ou d'insignes de couleur qui désignait la Faculté ou le Collège.

HENNIN : Coiffure en cône dont la pointe peut s'élever jusqu'à 60 cm et est ornée d'un long voile descendant dans le dos appelé flocard. En vogue au XVè siècle, le hennin, qui faisait partie des coiffures à cornes, a été condamné par l'Eglise.

MANTILLE : Fichu en dentelle, en tulle brodé ou en soie, de couleur noire en général, la mantille fut introduite en Espagne en 1721 par les dames d'honneur de l'infante.

MELON : Il est apparu pour la première fois sous le Second Empire. Chapeau masculin, en feutre rigide, rond et bombé, il est généralement de couleur noire. De couleur grise, il accompagne les tenues "habillées".

PANAMA : Chapeau de légende, le panama est fabriqué avec la feuille du latanier, arbre poussant dans les forêts de la république de Panama. Coiffe d'été en paille large et souple qui fut très en vogue au siècle dernier, elle prit le nom de panama en 1865.


Les Chaussures


       Les Hébreux portaient des sandales et, à la guerre, des souliers garnis de fer ; leurs femmes, des chaussures bleues ornées de clochettes. Les sandales des prêtres égyptiens étaient en feuilles de palmier ou de papyrus.
 La crépide des Grecs ne couvrait que le côté du pied. Telle était aussi la solea des Romains. Chez ces derniers, on portait avec la toge le calceus, brodequin qui, pour les praticiens, était rouge et orné d'un croissant d'argent ou luna ; le mulleus, bottine rouge à broderie d'or, était la chaussure des empereurs ; la caliga, soulier garni de clous, était la chaussure des soldats ; les sculponae, à semelle de bois, et les carbatinae en peau de bœuf crue, celles des paysans. Le pero, en peau non tannée et garnie de poils était la chaussure des pâtres. Le cothurne, haut brodequin, servait, en Grèce et à Rome, aux chasseurs et acteurs tragiques. Avant de se mettre à table, les anciens se déchaussaient. Les chefs francs avaient des brodequins lacés terminés en pointe. Dès le VI ème siècle, les nobles portaient d'élégants souliers en peau tannée teinte et ornés de perles.
    Les sabots, ou chaussures de bois, étaient très répandus au IXème siècle. Au XIIè siècle, nobles et vilains des deux sexes portaient les bottes de fatigue, les housseaux.
   
    De 1390 à 1440, ce fut la mode des souliers dits à la poulaine, terminés par une pointe qui s'allongea tellement vers 1420, qu'on dut l'attacher à la jambe par une chaîne d'argent ou d'or. Un grelot terminait souvent cette pointe. A la fin du XVè siècle, la chaussure s'élargit démesurément. Du temps de François 1er, on portait des souliers étroits, à bouffette sur le cou-de-pied. Les bottes, qu'Henri IV fit adopter, s'évasaient à mi-jambe sous Louis XIII et disparurent après la Fronde. La révolution les ramena. Les souliers de cour, carrés sous Louis XIV, pointus sous Louis XV, prirent au XVIIè siècle les talons rouges qu'ils conservèrent durant le XVIIIè siècle. Sous Louis XVI, les boucles remplacèrent les rubans.

   Le Directoire vit le soulier découvert et la botte à revers jaunes. Le Premier Empire, des souliers légers et la demi-botte ornée d'un gland. La botte se porta ensuite sous le pantalon.


La Chemise
  
   Ancêtre de la chemise, la tunica interior, pièce en lin pourvue de manches se portant à même la peau, est apparue à Rome dès le IIIè siècle. Il importait de l'accompagner d'une ceinture au risque, sans cela, d'être inconvenant ! Le mot chemise, dans sa forme latine camisias, est relevé plus tardivement, vers la fin du VIIIè siècle. Mais c'est avec les Croisés, qui rapportèrent d'Orient des vêtements en usage chez les Perses, que la chemise trouva sa structure définitive avec les manches coupées séparément et cousues aux emmanchures.
   Durant le moyen-âge, la chemise se répandit parmi toute la population occidentale. Les seigneurs prirent l'habitude d'en revêtir leur cuirasse lors des tournois. Le combat achevé, ils la retournaient à la dame qui la leur avait offerte, comme un message d'amour ou de mort, lorsqu'elle se trouvait maculée de sang. On la nomme alors la chaisne ou chainse, elle est longue en forme de T, faite en toile de lin, fendue à l'encolure, plissée ou non et portée ordinairement sur la robe de dessus qui s'appelait le bliaud.
   A partir de la Renaissance, la chemise devint un signe de distinction sociale, des vestes échancrées permettant de mettre en valeur la qualité du tissu. Si un gentilhomme se reconnaissait de loin, comme l'écrit Saint-Simon, à son odeur épouvantable, c'était également à la blancheur de sa chemise que la sueur du labeur ne salissait pas.
   Devenu un geste automatique, l'enfilage de la chemise a pu prendre des allures de rituel. Présentée au Roi en signe d'hommage par un prince du sang, elle était passée avec l'aide de deux personnes, une pour chaque manche, pour qui ce privilège était insigne. D'utilitaire, le port de la chemise devenait un plaisir. On s'en offrait, à l'occasion de visites protocolaires, mais ce cadeau pouvait s'avérer empoisonné, au sens premier de l'expression. Il suffisait pour cela d'imbiber le tissu de substances nocives, comme la fameuse tunique de Nessus, un Centaure qui fit périr Héraclès par ce procédé.
   La chemise prit de la couleur seulement vers 1860, dans la discrétion des tons pastels. Les Garibaldiens poussèrent la nuance jusqu'au rouge écarlate, et cette habitude de manifester ses idées par la teinture perdura durant le XXè siècle. Aujourd'hui, très rares sont les hommes, sur quelque continent que ce soit, qui ne portent jamais de chemise, à tel point que ce simple vêtement symbolise l'intégration dans le monde moderne, même s'il se trouve parfois délaissé pour des articles plus décontractés.


COL


Le col apparaît au XVe siècle par un prolongement de la partie supérieure de la chemise qui se portait jusque là comme sous-vêtement et se voulait donc invisible.
Au Moyen Âge et sous l'Ancien Régime, le col est porté par les prêtres. Ce vêtement d'aspect très classique est signe de simplicité. Durant la Renaissance, les hommes qui le portent sont des dévots, des protestants, des hommes lettrés et savants. A la cour de France, le col est à la mode durant les périodes austères. Sous l'influence puritaine du protestantisme, le col est porté dans les années 1550, avant d'être supplanté par la fraise qui le concurrence. Par opposition religieuse, le col est davantage porté par les protestants, mais avec le développement de la Contre-Réforme dans les années 1580, les catholiques reviennent au col. Celui-ci finit ainsi par s'imposer en France à la fin du règne d'Henri III et puis définitivement sous le règne de Louis XIII.
Au XVIIe siècle, le col évolue par l'usage qu'en fait la noblesse. Il devient un vêtement de luxe qu'on agrémente de dentelle. Il s'agrandit et s'étale sur les épaules. On l'appelle alors le col rabattu. En fonction de la mode de la cour, sa dimension augmente ou se restreint, court dans les années 1640 et grand dans les années 1660. On appelle le rabat, le col qui s'étale sur tout le haut de la poitrine. Le rabat fera place à la cravate, importée par les mercenaires croates, sous Louis XIV.

 
Corset

  Au début, durant l'Antiquité, les femmes grecques et romaines portaient une bande d'étoffe : le fasciae. C'est l'ancêtre du corset. C'est la première des cinq époques de l'histoire du corset et de son évolution au travers des âges, définies par les études du Dr Bouvier "Études historiques et médicales sur l'usage du corset".  Pendant une bonne partie du Moyen-Age, ce qui représente la 2ème époque, on ne retrouve rien, dans le costume féminin, qui puisse ressembler au corset. Le fasciae porté par les femmes en Grèce et en Italie pendant l'Antiquité a disparu. Ces bandelettes seront remplacées plus tard par le "juste au corps", porté sous la robe.        La troisième époque allant de la fin du Moyen Age jusqu'à la Renaissance marque l'adoption des robes à corsage serré tenant lieu de corset.
La quatrième époque, qui va du XVè siècle jusqu'à la fin du XVIè siècle, voit apparaître les corsets baleinés. Ce serait Isabeau de Bavière, femme de Charles VI, qui aurait mis à la mode un corsage renforcé de lames métalliques ou de baleines. La basquine de velours avec une armature en fer et un busc en corne, bois ou métal fit partie du costume féminin et cette mode dura pendant des siècles.
 La cinquième époque et dernière époque est celle du corset tel que nous le connaissons, le corset moderne. L'apparition du busc, au milieu du XVIème siècle, marque la transition entre l'époque des basquines et celles des corps à baleines qui mèneront progressivement à l'apparition du corset.
L'usage du corset fut attaqué par les médecins d'Allemagne et d'Italie, au XVIIIème siècle. Buffon et Jean-Jacques Rousseau dans "L'Emile ou de l'Éducation" le dénonceront "... cet abus poussé... n'y fasse pas à la fin dégénéré l'espèce..il n'est point agréable de voir une femme coupée en deux comme une guêpe...".
Mais la Révolution, balayant les us et les coutumes, emporta avec elle l'usage du corset. On vit réapparaître les ceintures et les bandelettes portées par les femmes dans l'Antiquité. Ceci perdura jusqu'à la fin de l'Empire.
Le corset figure po r la première fois à l'Exposition de 1834. Il est à noter que le mot "corset" n'a pris sa signification moderne que sous la Restauration. Aucun dictionnaire ne le mentionnait auparavant. Ensuite, le corset subit de nombreuse modifications ou perfectionnements. En 1842, naît le corset "à la paresseuse", plus facile à porter. L'emploi du corset va se vulgariser surtout en raison de l'apparition des grands magasins qui en facilitent alors sa diffusion.
Depuis, le corset sera toujours porté. Il deviendra plus souple, grâce à de nouvelles matières élastiques, plus de "busc" ni de ressorts "rigides" qui , malgré les tailles de "guêpe", en faisaient des engins de torture. Il est devenu un élément de soutien, qui bien adapté à la silhouette, ne nuit plus à la santé, bien au contraire.


Costume

Le costume (ou la tenue) est un ensemble de vêtements et d'accessoires assortis et fait pour être porté ensemble. Il peut être composé librement ou imposé, comme dans le cas des vêtements professionnels.
De nos jours, pour les femmes, on parle de tailleur. Pour les hommes , il est question de complet.
Du simple pagne décoré aux parures impériales, Le costume est souvent porteur de sens et de symboles. Il traduit par exemple une origine sociale, géographique, et parfois la créativité de celui qui le porte ou l'a fabriqué .
 Dans un même pays, pour une même fonction, le costume évolue rapidement au gré des modes, grâce à de nouveaux matériaux et pour des raisons fonctionnelles, ici pour le costume militaire aux USA. Ils peuvent être destiné à une activité précise comme le costume de cérémonie, de soirée, militaire ou le costume de bain. Ils peuvent faire référence à une période historique comme pour l'histoire du costume.Ils peuvent symboliser une région précise, on parle alors de costume traditionnel, comme le costume breton. Ils peuvent être associé à une fonction (costume d'évêque).
Le terme costume peut être un symbole d'appartenance à un peuple, un pays, une confrérie, une secte, une religion ou d'autres types de groupe. Il peut aussi désigner un déguisement ou un costume de théâtre et de scène comme le costume d'Arlequin. ce peut être un vêtement strictement professionnel comme les costumes d'audience que sont la robe d'avocat ou la robe de magistrat, ou encore le costume d'amiante d'un ouvrir fondeur. Il peut « uniformiser » une population (de soldats, d'élèves, etc.)
Dans la mode masculine, le terme costume désigne un complet (ou complet-veston) constitué d'une veste et d'un pantalon parfois d'un gilet comme un costume trois-pièces ou un costume anglais.
Pour la mode féminine, le terme tailleur désigne la forme masculinisée du vêtement féminin, faite à l'origine par un tailleur d'homme (de "tailor made") et non pas par un couturier.
  Histoire du costume
   On considère généralement qu'il existe deux phases dans l’histoire du costume. La première correspond à la période dite du costume impersonnel, des origines au XIVe siècle. S'ouvre ensuite celle du costume dit personnalisé.
À travers 10 000 ans d'histoire humaine, les modalités vestimentaires se réduisent à cinq archétypes :
- Le costume drapé : consistant dans l'enroulement d'une peau ou d'une pièce d'étoffe autour du corps (shenti égyptien, pagne, himation grec ou paréo tahitien)
- Le costume enfilé : fait d'une pièce (de peau ou de tissu) trouée pour permettre le passage de la tête et des épaules (paenula romaine, huque du Moyen-âge, poncho mexicain)
- Le costume cousu et fermé : composé de plusieurs pièces d'étoffe assemblées et comportant des manches (chiton grec, tunique ionienne, gandourah, blouse et chemise)
- Le costume cousu et ouvert : composé de plusieurs pièces d'étoffe assemblées dans le sens de la longueur, croisé sur le devant et superposé à d'autres vêtements (caftan asiatique, redingote européenne)
- Le costume fourreau : ajusté près du corps, surtout aux jambes, ancêtre du pantalon et pièce de costume typique des cavaliers et des nomades, jamais porté seul et composant un binôme avec le caftan qui lui est complémentaire.

   Ces archétypes vestimentaires ont pu être mélangés par la suite au cours de l'histoire, mais ils ne se sont pas succédé dans le temps ; ils ont été inventés chacun dans leur région d'origine selon les habitudes et les manières de vivre des peuples qui les ont créés.

La Cravate

Naissance et histoire de la cravate (Extrait de l'article paru dans le numéro 6)
Si l'on trouve trace chez le peuple romain du recours au focal pour se protéger la gorge du froid, les Gaulois n'en usèrent point, et nos ancêtres ne découvrirent l'art de s'emprisonner le cou qu'à l'avènement du roi Louis XI, la chemise se prolongeant alors par une collerette.
Mais la cravate serait véritablement née sous Louis XIII, une troupe de cavaliers nouvellement formée s'inspirant alors de l'uniforme croate qui comprenait une pièce d'étoffe appliquée au cou. Gagnant la faveur des femmes en 1692, elle saura même, en 1796, vaincre l'opprobre des Révolutionnaires.
Selon Ménage, le mot cravate serait une corruption de carabatte, sorte de collet particulier à l'usage des carabins. Les Carabins étaient les corps de cavaliers qui remplacèrent les argoulets et les reîtres, et qui, au lieu de l'arquebuse courte et de la masse, furent armés du pistolet et de l'escopette ou carabine...

  Dans le dictionnaire, la définition de la cravate est celle d'une pièce d'habillement masculin destiné à protéger le cou en l'entourant.
Son nom viendrait d'un régiment de Croates, qui auraient importé son usage en France. Sa forme a souvent varié pour la mettre en harmonie avec l'ensemble du vêtement qu'elle accompagne. A son origine, la cravate était plus une nécessité qu'un accessoire du vêtement. Elle n'est d'abord qu'un foulard que les Romains portent noué autour du cou. Elle disparaît ensuite pendant de longues années et réapparaît au XVIè siècle sous forme de collerettes puis d'un grand col de dentelle.

La vraie cravate n'apparaît en 1668. C'est une écharpe nouée, faisant un ou plusieurs tours autour du cou. Elle est blanche, en mousseline, ornée de dentelle aux extrémités.
En 1692, après la bataille de Steinkerque, on adopte la cravate dite "à la Steinkerque", d'aspect débraillé, dont l'extrémité passe dans la sixième boutonnière de l'habit ; son nom viendrait de ce qu'à la bataille de Steinkerque, les officiers français, surpris par la rapidité de l'attaque, n'eurent pas le temps de nouer leur cravate, et combattirent dans cet équipage.

   A la fin du siècle, elle est remplacée par la Crémone, simple ruban de dentelle autour du cou.
   Puis, pendant pour ainsi dire la totalité du XVIIIè siècle, la cravate disparaît du costume masculin. Elle est remplacée par un tour de cou à trois plis en mousseline blanche. Il faut attendre la fin de l'Ancien Régime pour voir la cravate réapparaître, mais sous une forme différente de ce qu'elle était sous Louix XIV. C'est un grand carré de mousseline blanche, plié en diagonale, noué sur le devant. Grande variété dans le nouage et l'importance de la cravate. Sous le Directoire, elle est très engonçante. On met des cravates blanches, mais aussi des cravates à motifs en madras le matin, des cravates noires dérivées de l'usage militaire.

   Cette cravate aboutira à la cravate romantique sans grandes modifications. On s'attachera à soigner de plus en plus son ajustement ; c'est ce que Brummel fera plus que d'autres, et l'on verra pulluler des petits ouvrages sur l'art de mettre sa cravate.

   La cravate est noire dans la journée, ce qui est plus sport, et blanche le soir avec le frac. Peu à peu, la cravate noire sera universellement adoptée par la bourgeoisie avec la redingote noire ou grise, tenue réputée correcte, qui durera jusqu'à ce siècle.
 
   A mesure que la cravate romantique diminue d'ampleur et d'engoncement, on peut en distinguer plusieurs dérivées :

   le simple noeud autour du cou, qui deviendra l'accompagnement obligatoire de l'habit moderne,
   la cravate-plastron, qui s'étale sur la chemise, maintenu par une épingle et qui accompagne encore la jacquette dans certaines cérémonies
la cravate-régate, qui apparaît à la fin du Second Empire, et qui est la cravate moderne.
A la fin du siècle dernier, certaines variantes sont portées par certains groupes sociaux bien définis: lavallière pour les artistes, les poètes, etc.

   LA CRAVATOMANCIE ou l'art de deviner l'homme qui se cache derrière une cravate

   Le timide : Il porte un noeud discret, étroit. Sa cravate descend jusqu'à la ceinture, ses coloris préférés sont foncés ou très neutres.

   Le sportif : Son noeud est lâche, souple, nonchalant. Il aime les couleurs, les motifs, les cravates-clubs, les cravates tricots, les cravates lavables. Les pans ont une bonne largeur et restent souples, parfois flottants.

   L'artiste : Il met dans son noeud de cravate (s'il a du talent) la souplesse intellectuelle qui le caractérise et le côté désinvolte qui lui va. Les pans sont souples et larges.

Le Don Juan : Sa cravate est courte à noeud proéminent. Il provoque déjà dans la façon ostentatoire dont il s'habille.

Le Technocrate : Méticuleux, il ne peut guère exprimer l'imagination et la fantaisie. Il se contente du complet classique et foncé, des cravates en camaÏeux ou strictement assorties. Son noeud est fait avec méthode, toujours parfaitement géométrique à pans de largeur moyenne, tout à fait conformistes.
     Le BCBG : Il aime l'harmonie, la sobriété, les camaïeux, les couleurs complémentaires pour sa cravate et sa pochette. Il aime les belles matières, le noeuf graphiquement réussi mais moyen, les pans classiques retenus dans un gilet. Il sait parler d'amour, il est stable mais pas toujours très drôle !
   Le snob : Il n'aime que le cachemire et reste très pointilleux sur les griffes des couturiers (qu'il s'arrange pour exhiber d'une manière ou d'une autre). Il faut que ce soit cher et exotique pour lui plaire. Attention, son intelligence peut être rudimentaire même si sa cravate est assortie à la carrosserie de sa voiture !
  L'anar : Il porte ou ne porte pas de cravate. S'il en porte, l'important pour lui reste à provoquer, de porter n'importe quelle forme n'importe où et n'importe comment. Passionné et violent, il aime les trucs fous et les jette facilement.
   Le punk : Cravate étroite, genre lacet et tout à l'avenant : couleurs insolites, matières révolutionnaires, formes provocantes. Un garçon marginal.

La Dentelle
     
   C'est au XVè siècle que la dentelle proprement dite prend naissance. Mais c'est au XVIè siècle qu'elle se développe vraiment grâce à la naissance de la mode des fraises. Ces dernières, en effet, nécessitaient une grande quantité de dentelle. Venise fut alors le centre de fabrication de la dentelle à l'aiguille alors que les Flandres et l'Auvergne se spécialisèrent dans la dentelle aux fuseaux.

Tout le monde alors raffole de la dentelle, les hommes comme les femmes. Il ne se trouve pas un vêtement sans dentelle : on en trouve sur les gants, sur les manchettes, sur les cols, sur les haut-de-chausses, les robes, les jupons, etc., et même dans l'ameublement et sur les carrosses. Devant cet afflux considéré comme abus, plusieurs édits en interdiront son port à la fin du règne de Louix XIII.
 
    Mais Louix XIV et Colbert rénoveront l'industrie dentellière française. Ils attireront des dentellières vénitiennes et, dès 1665, Alençon sera fondé. A côté des points d'Alençon, apparaîtront bientôt les points de Bruxelles et d'Argentan. C'est sous le règne du Roi Soleil que la dentelle à l'aiguille atteindra son apogée. La vogue se portera sur les dentelles de Valenciennes, de Chantilly et de Malines. L'industrie dentellière française sera réputé dans le monde entier. Elle emploiera jusqu'à 80 000 personnes, essentiellement des femmes qui trouveront là le moyen d'exercer un travail rémunéré tout en restant très près de leur foyer. Colbert imposera le port de dentelles françaises et ferma les frontières à l'importation.

La révocation de l'édit de Nantes mettra en péril cette profession, les fabricants et les dentellières s'enfuiront alors vers des pays voisins plus tolérants comme la Hollande ,l'Allemagne, l'Angleterre et la Suisse. Après une apogée sous Louis XV, le régne de Louis XVI et la révolution verront sa presque disparition : durant douze ans, il ne se fera plus aucun point.

   Napoléon 1er la fera renaître. Il protégera les usines d'Alençon, Bruxelles et Chantilly. La dentelle sera à nouveau portée en quantité extraordinaire. Napoléon III lui aussi protégera les fabriques et de nouveaux marchés seront conquis (l'Amérique du Sud, la Havane et l'Espagne).

   Le XXè siècle sonne le glas de la dentelle, malgré l'ouverture de centres d'apprentissage. L'industrialisation, la 1ère guerre mondiale font que les femmes se tournent vers des métiers mieux payés. D'artisanat qu'elle était, la fabrication de la dentelle fait appel maintenant à de nouvelles techonologies très sophistiquées. La création de nouvelles fibres élastiques fait qu'elle est devenue une matière première de rêve pour l'industrie de la lingerie.